Aimer.S'interroger.Réagir.

D'ici 2050, 1 personne sur 3 aura plus de 60 ans... C’est juste un fait, des chiffres mais derrière eux se cachent des vies, des souffrances, des solitudes, des révoltes, des bonheurs…

Je prépare un documentaire sur les personnes âgées et la place qui leur est réservée, le traitement qui leur est proposé ainsi que l'humanité et l'importance qui leur sont déniés dans notre société.

Nos aînés sont nos parents. Ceux-là même qui nous ont mis au monde, nourris, changés, nuit et jours, nous appris à marcher, à parler, à comprendre, à vivre, ont étés là inlassablement pour nous pendant près de 20 ans…

Qu’y aurait-il d’anormal à leur âge mûr d’être là pour eux ? De les aider à manger, à se changer, nuit et jour, à marcher, à parler, à comprendre, à vivre ? Et si on ne le peut pas au quotidien, qui mesure l’importance que revêt pour nous la présence de personnes aidantes auprès d’eux : aides à domicile, auxiliaires de vie, infirmières, kinés, médecins…


Copyright Stella Sulak 2020

Nos Aînés.Notre Honte.

NOS AÎNES, nos parents nous ont mis au monde, nourris, changés, appris à marcher, à parler, à comprendre, à vivre... pendant près de 20 ans… Qu’y aurait-il d’anormal à leur âge mûr d’être là pour eux ? De les aider à manger, se changer, marcher, parler, comprendre, vivre ?


NOTRE HONTE, ce sont des hospitaliers devenus indifférents, des maisons devenues mouroirs à 2500 €/mois/personne, des enfants absents ou démunis, des aides à domicile sous considérées et des aidants désespérés.


2050, 1 pers sur 3 aura plus de 60 ans

Le documentaire.

Ce documentaire explorera différents aspects de la place de nos seniors dans la société :


A domicile, avec le scandale de certaines associations et le traitement inacceptable des personnes employées sus payées et peu considérées.


A l’hôpital, avec la très étrange place qu’on leur réserve parfois dans les services d’urgence ou de gériatrie.


Dans les EPAHD, où certains tiennent plus du mouroir que de la « Maison de retraite » à laquelle on ne peut accéder qu’à partir de plus de 2500 euros par personne pour des « services » souvent scandaleux et cela ne choque personne

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Un focus particulier sera mis sur le travail d'aide à domicile et/ou Auxiliaire de vie auprès de personnes âgées qui est un travail difficile et magnifique que la société ne reconnaît pas à sa juste valeur... Sans les aides à domicile, y compris payés directement par les personnes (qui donc, je le précise, n’auront pas droit à la prime !!!), cette période de COVID aurait été impossible, personne ne mesure l'engagement, la compassion, l'empathie et...l'efficacité nécessaires pour assurer ce travail essentiel pour nos aînés et pour la société et pour nous les aidants qui parfois sommes loin ou en impossibilité de les aider...


Le gouvernement veut faire du maintien à domicile un enjeu pour les seniors mais dans la réalité, les structures d'aide se gavent de subventions et d'aides diverses alors que celles et ceux qui travaillent réellement sur le terrain sont sous payés, non reconnus à leur juste valeur.


J'ai demandé un RV à un député du département de mes parents (13) pour lui exposer la situation et voir avec lui d'éventuelles pistes pour de nouvelles lois et prises en compte au niveau national.


J'ai déjà de nombreux témoignages mais on ne sera jamais assez nombreuses et nombreux pour faire avancer les choses, sur un métier qui est l'avenir et qui doit être revalorisé à tous points de vue.


Le sujet est très large mais il est essentiel de s'en préoccuper maintenant car cette période de COVID a mis en évidence de manière criante l'inhumanité de certains traitements et le manque de conscience réelle et concrète de ce qui se vit sur le terrain au-delà des colloques, conférences, structures qui prétendent aider des gens, empochent de très belles subventions ou aides diverses, font de beaux sites internet, de belles vidéos, bref une belle communication ...alors que les gens de terrains ne voient rien d'autre que leur solitude face aux problèmes tant humains, pratiques qu'administratifs.


Si vous souhaitez témoigner de votre expérience, positive ou négative avec des structures qui vous emploient, dans des EPAHD ou des hôpitaux, de votre expérience en tant qu’aidant, y compris de manière anonyme, merci de m'adresser un message sur : lfachapeaurouge@gmail.com

Passeuse d'Alerte.

Mon alerte sera un documentaire sur la honte que l'on doit ressentir en tant que société qui ne protège plus ses aînés comme ils le méritent intitulé "NOS AÎNES-NOTRE HONTE !".

Pour ce documentaire, je m'appuierai également sur le livre "Hôpitaux en détresse - Patients en danger" supervisé par mon ami Bernard Nicolas qui a réalisé avec Caroline Chaumet le film sur le CHU de Grenoble : https://passeurdalertes.org/2018/04/04/chu-de-grenoble-fin-de-lomerta-episode-1/

La mamè.

Dans mon documentaire, "NOS AÎNES-NOTRE HONTE !" il y aura en illustration ce texte dit par "Odette Jouve" qui récite le poème provençal « La Mamé », inspiré du poème « Le Papé » écrit par Yolande Vercasson dont elle a changé un mot...

Odette a participé à « La France a un incroyable talent » en 2010 sur M6 où elle a terminé 5ème. Odette Jouve (décédée en 2016 à 91 ans) était une mamie de 87 ans.

Son talent était de réciter des poèmes.

Celui qu’elle a présenté à cette émission a ému le jury et le public français et bien sûr sa famille : https://www.dailymotion.com/video/x7tg1fp ou encore, son passage dans l'émission de M6 : https://fb.watch/33RYWMU6kj/

Il y avait une vidéo YOU TUBE du poème dit par Odette mais l'auteure du poème original "Le Papé" (de Yolande Vercasson) qu'Odette a transformé en "La Mamé" l'a interdite et c'est dommage car les deux versions sont magnifiques et dite par Odette c'est superbe ! Voici la version originale "le papé" pour vous faire une idée.

La Mamé.texte du poème.

Elle se tenait au bout de la table et nous impressionnait par sa lenteur. On la voyait si vieille, toute ridée, misérable que l’amour peu à peu fit place à la rancoeur.

Elle gênait notre vie. Elle gênait nos projets la mamé. A quelque temps de là, prétextant des vacances, je l’emmenais là-haut, au flanc du Lubéron.

– Tu seras bien mamé ! Tu verras la Durance du haut de la terrasse

de la grande maison.

– Ces maisons-là sont faites pour les vieux !

– Regarde ! Ils ont l’air bienheureux !

– Comme tu veux petite.

Je la laissais toute seule. L’air était encore chaud pourtant je frissonnais et le chant des oiseaux voletant dans le lierre disait à mes oreilles “qu’as-tu fait de mamé ?”

Chaque brin d’herbe, de thym, de lavande, de romarin semblait me dire “mais qu’as-tu fait de mamé ?”

Même le chant des sources dans ma tête criait “mais qu’as-tu fait de mamé ?”

Lentement, le remords me prenait. Au fil des souvenirs, mon coeur s’est apaisé. Alors, j’ai repris le chemin qui mène à la grande maison. Retrouver la mamé, lui demander pardon !

J’ai pris tout simplement ses mains sans rien lui dire. Une larme brillait au milieu d’un sourire.

Une mamé c’est précieux. C’est tant de souvenirs. Si vous en avez une, jusqu’au bout de ses jours, gardez-la près de vous. Et quand elle devra mourir, vous lui fermerez les yeux dans un geste d’amour.

Si aujourd’hui, le chant des cigales me pose la question tant de fois redoutée, je peux, le coeur joyeux en digne provençale, répondre fièrement “Elle est là, la mamé !”

J'ai honte mes amis.J'ai honte.

Monsieur David Pujadas... « les personnes âgées » sont nos aînés, parents et grands-parents, pas juste des « personnes âgées »....

Comment voulez-vous les isoler ? Quid des infirmières deux fois par jour et qui travaillent aussi à l’hôpital, les aides à domicile et auxiliaires de vie qui sont là tous les jours et rentrent chez elles, les kinés à domicile qui touchent les malades... les aidants familiaux indispensables car ces « personnes âgées » ne peuvent, pour une très grande part, rester seules ! Alors de quoi parle t’on ?

De plus, on veut que ce soit les premiers vaccinés alors que l’on sait que le «vaccin» Pfizer n’a jamais été testé sur les « plus de 75 ans » !!! Seraient-ils devenus des cobayes ? Seraient-ils assez « âgés » pour que l’on accepte leur départ ? Que penser de notre société et de notre honte quand on entend même un médecin me prévenir « N’hésitez pas à appeler les urgences, car votre père est âgé et a une maladie dégénérative, donc il ne passera jamais en priorité ! »...

J’ai honte mes amis, j’ai honte...

https://www.facebook.com/LCI

Inadmissible.Terrible.

FIGAROVOX/TEMOIGNAGE - La comédienne témoigne de sa souffrance, à la suite du décès de son père, Étienne Draber, décédé du Covid-19 début janvier. Privée du droit de se rendre à son chevet et même d’assister à sa mise en bière, elle appelle le chef de l’État à autoriser tous les malades hospitalisés à recevoir des visites de leurs proches.

Par Stéphanie Bataille

LIRE ICI - LE FIGARO





Monsieur le ministre de la Santé,

Je m’adresse à vous car je souhaite une prise de conscience sur ce que vivent, en France, les familles au quotidien par la faute de réglementations ineptes, inhumaines, odieuses et dévastatrices, et qui n’ont aucun sens.

Je n’attaque personne sur la gestion de cette crise hors norme. Nous vivons tous à l’échelle planétaire des mois inconnus. Mais je m’appuie sur mon histoire personnelle pour vous relater ce qui se passe réellement sur le terrain. L’hôpital public AP-HP, lieu par excellence où l’on se rend pour en ressortir guéri ou du moins en meilleure forme, ajoute à la souffrance des malades une privation de contacts humains qui, pour certains d’entre eux, peut s’avérer fatale.

Mon père est rentré dans un hôpital public parisien, testé négatif pour une intervention cardiaque. Cette dernière s’est très bien passée ; il était heureux et en forme, sa sortie était prévue la semaine suivante.

De l’autre côté de cette porte se trouvent les patients, mais il est impossible de les voir.

Or comme beaucoup de vos concitoyens mon père a attrapé le coronavirus sur le lieu de la guérison. En effet le personnel soignant, que je salue et remercie, et dont vous pouvez être fiers, n’est ni testé ni vacciné. Il manque cruellement de moyens humains et matériels.

Mon père a été placé en unité Covid, où à l’entrée du bâtiment il n’y a ni gel hydro-alcoolique ni prise de température. Cette unité, au 3ème étage, n’autorise aucune visite de la famille ni des proches. Nous pouvons juste rester face à un long couloir où au fond se trouve une porte sur laquelle figure cet écriteau: «INTERDIT DE RENTRER - COVID», avec un digicode. De l’autre côté de cette porte se trouvent les patients, mais il est impossible de les voir. Nous pouvons seulement leur apporter des plats ou des effets personnels que nous confions aux infirmières.

Pourquoi le personnel soignant peut-il se rendre au chevet des malades, mais pas les proches? Ils sont habillés comme nous pourrions l’être: charlotte, surblouse, masque, gants, sur-chaussures. En observant tous les gestes respectueux.

Tous les jours nous nous rendions à l’hôpital en espérant que la porte s’ouvre.

Dix jours enfermé dans une chambre, que signifie cette punition? Qui peut ordonner une telle mesure? Nous n’avons pu revoir mon père, alors qu’il nous réclamait à cor et à cri. Tous les jours nous nous rendions à l’hôpital en espérant que la porte s’ouvre. Nous n’avons essuyé que des refus catégoriques.

Un repris de justice a le droit à des visites réglementées. Il doit en être de même dans les hôpitaux, les EHPAD, sans plus attendre. Retrouvons notre humanité.

Les patients meurent de solitude, déprimés, anéantis par la souffrance de ne pas être en lien direct avec leur proche. Sans compter que cette séparation dictée, imposée est insurmontable pour les familles.

Qui a pu imposer que nous ne pouvions pas même assister à la mise en bière? Comment faire son deuil? Le défunt n’a pas le droit de visite. Nous ne pouvons faire la reconnaissance du visage.

Nous avons une triple peine: mon père a attrapé le virus à l’hôpital, nous avons eu interdiction de lui rendre visite, et on laisse partir des milliers de personnes abandonnées, avec impossibilité de se recueillir devant sa dépouille.

C’est innommable! Dans de telles conditions, la reconstruction est impossible. Nous ne pouvons être infantilisés ainsi, être privés de cette liberté fondamentale d’accompagner nos proches jusqu’à la fin.

Il faut oser tout mettre en œuvre pour que les malades soient accompagnés tout au long de cette épreuve.

Ce désarroi met en péril le mental, et conduit à des dégâts psychologiques irréversibles de vos concitoyens.

Comment avancer, continuer à vivre?

Ce virus doit nous interroger sur le sens de la Vie, protéger et prendre soin de l’Autre, et en aucun cas se draper dans une fatalité.

Nos chercheurs sont fiers de faire progresser l’espérance de vie. Des gens se battent au quotidien pour la dignité. Il n’y a pas d’âge pour partir. «Un vieux qui part est une bibliothèque qui brûle».

Ainsi je vous demande au nom de tous, très certainement, que les familles puissent visiter leurs proches quelle que soit la cause de leur hospitalisation, et que les hôpitaux mettent à leur disposition les effets nécessaires (sur-blouses, gants…) pour que cela se fasse sans risque.

Il faut oser tout mettre en œuvre pour que les malades soient accompagnés tout au long de cette épreuve.

J’ose encore et j’espère vous dire déjà merci.